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THÉRESE.


tiens qu’il ſuivoit ſcrupuleuſement les Loix, lorſqu’elles étoient humaines ; qu’il aimoit & révéroit ſon Dieu, mais ne le craignoit pas. Plein de reſpect & de vénération pour un Etre ſouverainement bon, il ſe l’eſt toujours repréſenté comme un pere dont la tendreſſe eſt infinie ; toujours prêt à pardonner à ſes enfans, & jamais armé de la foudre, comme le peignent nos obſcurs Cénobites. En un mot, les trois points ſur leſquels il étayoit ſa religion, étoient la vérité, la justice & l’humanité.

Gens d’Égliſe, appuis mercénaires de la Doctrine chrétienne, vous flatteriez-vous d’égaler en ſentimens le plus tendre des peres ? Il y a long-temps que vous m’avez appris à vous connoître. L’étude particuliere que je me ſuis faite de votre caractere & de vos mœurs, n’offre un champ que trop vaſte à mes juſtes réflexions. Vous avez beau vous couvrir du manteau de l’hypocriſie,