après s’être prêtés au jeu de M. de Bismarck à Berlin, n’ont pas su au moins en tirer profit pour les nationalités.
Nous avions appris sans étonnement et sans regret la chute du premier ministère Coumoundouros, où une politique imprévoyante avait fait rentrer M. Belyannis. Nous apprenons avec surprise que, après le second renversement de ce même ministère et la défaite de M. Delyannis à laquelle il avait si éloquemment contribué, M. Tricoupi s’est refusé à constituer le nouveau cabinet.
Aussi longtemps que nous ne verrons pas un cabinet Tricoupi-Goumoundouros, nous douterons de la formation d’une majorité définitive dans la Chambre grecque.
Il ne doit pas être plus difficile à ces deux personnalités si éminentes de s’entendre pour arriver à ce but essentiel, qu’il ne l’a été, en Italie, à MM. Cairoli et Depretis de s’unir.
Mais nous commençons à craindre que l’éternelle prétention à la présidence du Conseil, qui a tant de fois fait préférer à nos amis d’Athènes leurs convenances personnelles aux solutions parlementaires, ne crée de nouvelles difficultés.
Que M. Braïla doit être las de rouler son rocher de Sisyphe à Constantinople ! il nous semble aussi accablé qu’un héros de la fable antique. Si M. Layard avait dépensé autant d’énergie pour l’Iliade qu’il en a dépensé pour la Bible, peut-être aurions-nous l’immense joie de voir Janina à la Grèce.
Le poids du congrès de Berlin est difficile à porter, mais la Turquie pourrait se l’alléger beaucoup, car c’est elle qui en a la plus lourde charge. Si Allah est grand, la Turquie n’est point petite, et ce qui la réduirait en Thessalie et en Epire pourrait ne pas la diminuer. Elle gagnerait à ses frontières une alliée fidèle, influente, et bien plus faite pour l’aider dans ses réformes, pour prêcher d’exemple, que l’Angleterre de M. Layard et de l’aventureux Beaconsfield.
La Grèce pourrait, en quelques années, donner à F Orient un spectacle admirable de croissance, de développement, d’organisation : les 17,000 hommes de son effectif de paix, sa flotte toujours prête, la ruinent sans profit pour ses ennemis mêmes.
Les réformes sont étudiées en Grèce, la plupart sont accom-
