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lettres sur la politique extérieure

marck, et alors il n’est nulle part. Depuis les remaniements de l’Europe et de l’Asie par les derniers traités, — excepté en France, du fait de l’homme fatal, et ici même on veut presque la « paix à tout prix », —il n’y a aucun intérêt véritablement contradictoire assez important pour amener la guerre, et que des concessions de puissance à puissance ne puissent satisfaire. Si M. de Bismarck voulait la paix, quel prétexte de conflit pourrait surgir ? Aucun ; mais M. de Bismarck veut la guerre, parce que seul il peut en tirer parti contre tous.

Donc, selon le discours aux délégations, l’alliance austroallemande a ses racines dans la1 communauté d’intérêts, dans l’identité des vues politiques, dans l’amitié des souverains ; nous nous permettrons de penser, trouvant quelque impertinence à le dire, que pas un des trois termes de cette entente ne s’appuie sur une réalité définitive. Mais ce n’est point l’envie .qui nous rend injuste, car la France trouverait plutôt une sorte de garantie dans l’alliance austro-allemande, en ce sens qu’elle croit que l’Autriche ne laisserait pas aller M. de Bismarck contre la France, « jusqu’àu bout ».

La tradition de l’Autriche vis-à-vis des nationalités est si peu d’envenimer les questions, qu’il faut songer à M. de Bismarck sitôt qu’on voit l’attitude nouvelle de la cour de Vienne en Serbie dans la question des chemins de fer et dans celle des tarifs douaniers. Tout se fût dénoué généreusement si l’Autriche ne copiait les façons de l’Allemagne en Roumanie.

On parle d’une prochaine constitution intégrale du cabinet. La droite exige que le ministère Taaffe soit complété. Pour ne rompre ni avec la droite, ni avec la gauche, on prendra des hommes n’appartenant à aucun groupe : le bgron de Kriegsau, de la compagnie, non de Jésus, mais de navigation du Danube, aura l’instruction publique ; M. Chertek aura les finances. Ce choix est-il définitif ?


III.

À force de répandre des nouvelles fausses sur l’expédition russe dans l’Inde, la presse anglaise risquait d’engager l’amour-