Bismarck veut-il augmenter son effectif, il crie à la mobilisation des armées voisines !
Quelques mots à la hâte sur l’armée allemande donneront plus de clarté à nos affirmations précédentes. Cette fameuse organisation, qu’on fait dater d’Iéna, rappelle ces gens de fraîche noblesse qui font remonter leurs nouveaux quartiers à la plus haute antiquité. Sauf pour l’instruction des officiers et des sous-officiers et pour la gymnastique dans les écoles, l’organisation de l’armée prussienne date de 1862 et reçoit sa première impulsion de l’entente de trois hommes : Bismarck, Moltke et Roon.
C’est une grande erreur de croire que l’armée prussienne était une grande armée avant 1862. Pour le, démontrer, il suffit de rappeler qu’en 1848 l’insurrection de Posen a eu des avantages sérieux contre les troupes régulières. En 1849, l’insurrection dé Bade empêchait l’empereur actuel, alors prince de Prusse, pendant’cinq jours, de passer le Rhin à Manheim. Au combat de Waaghaissel, des régiments de la soi-disant grande armée d’Iéna étaient repoussés par quelques bataillons insurrectionnels. Les succès contre l’armée danoise ont été aussi bien minimes.
En 1869, après la victoire de Solférino, quand la Prusse commença la mobilisation, c’est alors qu’elle comprit à quel point l’organisation de son armée était défectueuse.
Le temps n’en est pas si éloigné qu’on ne se rappelle quelles difficultés MM. de Bismarck et de Moltke rencontrèrent, quelles luttes ils soutinrent, en 1862, pour obtenir des Chambres que le service actif eût une plus longue durée, seule ressource d’ailleurs pour qu’une armée possède la cohésion qui donne la force.
L’affaire du duc de Cumberland a passé par toutes les affirmations et par tous les démentis auxquels les mystérieuses combinaisons de Varzin commencent à nous habituer. Le roi de Danemark, dans sa visite à Berlin, n’a point parlé de son gendre, et la reine de Danemark, comme autrefois la reine de Saba vers le grand Salomon, est venue tout simplement pour saluer l’empereur dans sa gloire.
