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la nouvelle revue

des étudiants, des professeurs et des bourgeois allemands triomphant à leur tour ; les bandes des Américains du Sud chassant les vieilles troupes espagnoles ; les milices de la Nouvelle-Orléans battant, quoique inférieures en nombre, les vieux soldats de Wellington ; les Grecs, sans armées ni flotte, détruisant les armées et les flottes turques.

Il y a longtemps qu’on a dit que celui qui est prêt à la mort est maître de la vie d’autrui. Aussi l’héroïsme est-il le premier et le plus précieux des capitaux d’une nation. C’est pourquoi le plus important de tous les enseignements est celui de l’héroïsme. La célébration des morts héroïques fait passer tout un courant de vie morale dans l’âme d’une génération. Il y a donc grand profit pour les nations et notamment pour la France et l’Italie à honorer leurs communs martyrs.

Nous aimons à penser que le projet des patriotes italiens d’élever un monument en l’honneur de la mémoire de Paul de Flotte sera accueilli par tous les patriotes français comme un signe visible de reconnaissance inaltérable et d’amitié perpétuelle.

Édouard GIOIA.
Rome, 24 janvier 1880.