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UN

MONUMENT À PAUL DE FLOTTE

EN ITALIE


Lorsque la libération de l’Italie demeura interrompue à Villafranca, tandis que M. Farini et le baron Ricasoli, d’accord avec le comte de Cavour, poursuivaient, avec une habile et énergique persévérance, l’annexion de l’Italie centrale et de la Toscane au royaume constitutionnel de Victor-Emmanuel, Garibaldi d’une part et Mazzini de l’autre travaillaient à l’affranchissement du reste de la Péninsule.

Dans un appel à la jeunesse, le grand agitateur qui depuis trente ans, comme créateur de la Jeune Italie, comme triumvir à Rome et comme conspirateur, n’avait jamais cessé un seul jour de prêcher l’unité italienne et d’en susciter la formation, soit avec la monarchie, soit avec la république, pourvu que l’Italie fût, lança de ces paroles enflammées qui allument l’enthousiasme

« Fils des régions affranchies, la patrie ne trouvera-t-elle point parmi vous un César de la liberté qui passe le Rubicon ? Fils des régions encore esclaves, la patrie ne trouvera-t-elle pas chez vous un Procida qui ose appeler les opprimés à des Vêpres contre les oppresseurs ? Ne dites point, vous qui gémissez encore dans la servitude : « Pourquoi les citoyens des provinces « libres ne viennent-ils pas chasser nos tyrans ? » Si vous vous insurgiez, ils viendraient et, unis ensemble, vous chasseriez plus