Page:La Nouvelle Revue, vol. 1, 1879.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

République recrée-t-elle en nous les vrais fils des hommes libres ?

Si nous redevenons Gallo-Romains, prenons garde de nous laisser surprendre, dans l’avenir, par les épreuves de nos qualités. Si nous retrouvons nos facultés initiales et nos facultés acquises, si nous renaissons tout à fait Gaulois et Latins, il nous faudra, non pas comme aux temps impériaux du pain et les jeux du cirque, non plus comme aux temps féodaux des guerres de castes, mais, comme en Gaule et dans Rome, de la liberté et des actes ! Craignons de ne pas satisfaire les exigences de nos vigueurs renouvelées, et de les amasser en découragement ou en irritation. Si « Vivre pour agir » redevient le cri national, notre devoir ne sera-t-il pas d’agir pour vivre ?


La violente amour que nous avons de la Gaule, notre sentiment de fraternité latine, notre passion pour la liberté, notre obéissance aux lois codifiées par les sciences vivantes, sont-elles de la doctrine ? N’est-ce pas plutôt des dogmes que tous les cultes français reconnaissent, et auxquels, un à un ou confondus, nous ferons une large place dans une église que nous ne bâtissons point petite ?


Juliette LAMBER (Mme Adam).