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pulchrum Sap., fig. 5) voisine d’une forme crétacée, le M. Geinitzii, Hr., de la craie de Moletein, en Moravie.

Fig. 4. — Vue idéale des bords du lac d’Aix à l’époque des gypses.


En dépit du nombre restreint des espèces énumérées, on constate aisément l’absence d’une discordance un peu marquée entre le nord et le midi de la France, au point de vue des éléments constitutifs de la flore paléocène.

Fig. 5. — Plantes paléocènes caractéristiques de Saint-Gely (Hérault).
1. Magnolia meridionalis, Sap. — 2. Dioipyros raminervis, Sap. — 3. Celastrinites gelyensis, Sap. — 4. Myrlophyllum pulchrum, Sap.

La révolution qui ramena les eaux de l’Océan jusqu’au centre du continent et inaugura l’éocène proprement dit, en étendant vers les Alpes, les Pyrénées et plus loin vers l’Orient, l’Asie Mineure, la Perse, l’Égypte et la Barbarie, la mer où vécurent les nummulites, cette révolution eut pour effet, non-seulement de constituer une Méditerranée quatre ou cinq fois plus vaste que la nôtre, mais encore de bouleverser tellement l’économie géographique de l’Europe que son climat et sa flore durent inévitablement subir le contre-coup de ces événements. Il ne resta rien, on peut le dire, qui rappelât l’état précédent, sauf dans le bassin de Paris où la mer du calcaire grossier parisien forma un golfe arrondi, assez ressemblant à celui auquel la mer de la craie blanche avait auparavant donné lieu, bien que plus restreint. On sait que la mer nummulitique ne pénétra pas dans la vallée du Rhône, ni dans le périmètre qui s’étend entre les Alpes Maritimes et la montagne Noire, au-dessus de Narbonne. Il y eut seulement des lacs en Provence pendant l’éocène, et quelques-uns de ces lacs, spécialement celui d’Aix, celui de Saint-Zacharie et celui de Manosque, persis-