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162 LA NATURE. ces de 100 mètres, 5000,4000 aussi bien que 50 000 et 100 000 mètres. D’ailleurs elles sont installées depuis plus d’un an à Vienne (Autriche), où l’heure se distribue à domicile comme chez nous l’eau et le gaz. Enfin la ville de Paris vient d’accorder à la Société des Horloges l’autorisation d’un essai public des horloges pneumatiques. Voici le principe sur laquelle elles reposent : « Une colonne d’air enfermée dans un tube à une tension donnée, si elle vient à recevoir une pression ou un effort, transmet immédiatement eette pression dans toutes ses parties et jusqu’aux surfaces les plus éloignées. » Mais il importe que l’air conprimé, après avoir produit son effet, soit chassé du tube et remplacé par une nouvelle colonne, car si le tube n’était pas alternativement ouvert et fermé, cette colonne d’air le comporterait comme un ressort élastique reve¬ nant sur lui-même ou comme une série d’ondes alternativement condensées et dilatées ; par suite, l’effet mécanique sur les pistons se traduirait par un travail insignifiant, et les aiguilles resteraient en l’air sans pouvoir avancer. Les horloges pneumati¬ ques sont parfaites et simples à la fois, elles ne sont susceptibles d’aucun dérangement ; les fuites d’air dans les canaux de distribution ne peuvent même altérer leur marche. Leur mécanisme est d’une grande simplicité, en voici la description. Un moteur hydraulique d’une économie considéra¬ ble injecte de l’air dans un magasin cylindrique en métal M : delà, cet air se rend dans un autre grand cylindre ou distributeur D ; il n’est d’ailleurs con¬ sommé qu’au fur et à mesure des besoins du régula¬ teur. A chaque minute, l’air du distributeur pénètre dans les canaux de distribution en plomb ou en fer ; il exerce son effet sur un piston en cuir enfermé dans un petit cylindre relié à un levier qui déter¬ mine l’échappement de l’aiguille du cadran récep¬ teur H. Ce levier reçoit la pression expédiée par le moteur central R et fait à chaque mouvement avancer les roues d’un cran qui vaut une minute. Dès que le déclenchement s’est produit, l’air du distributeur cesse de communiqner avec les canaux de distribu¬ tion, il s’écoule alors et s’échappe dans l’atmo¬ sphère. Le régulateur du moteur central R est une horloge à chaîne sans fin aussi parfaite que possible à pen¬ dule compensateur, qui reçoit l’heure astronomique de l’observatoire du lieu et Ja transmet aux cadrans II disposés dans les différents quartiers d’une ville et à ceux des maisons particulières. Afin de prévenir tout accident et par simple me¬ sure de précaution, chaque station centrale possède deux moteurs jumelles à deux parties complètes dont une seule fonctionne à la fois. Ces deux parties sont reliées automatiquement de telle sorte que si la partie en fonctions vient à s’arrêter accidentelle¬ ment, l’autre partie se met aussitôt en mouvement, sans qu’il y ait une minute de suspension dans la marche des horloges. On peut se convaincre par une visite à l’Exposition que l’effet est produit sur toutes les horloges à la fois, à 2000 et 4000 mètres et plus ; la différence ne va pas à une seconde, c’est donc une différence inappréciable par l’œil le plus exercé. A. F. Nogüès, Ingénieur civil des mines, directeur de l’Union des ingénieurs.

L’ÉCLIPSE DE SOLEIL DU 29 JUILLET 1878. M. Watson, directeur de l’observatoire d’Ann-Àrbor (Amérique), vient d’envoyer à l’Observatoire de Paris la dépêche suivante : « Pendant l’éclipse totale du soleil du 29 juillet, station de Yoming, grosse planète, quatrième grandeur, ascension droite 8 heures 26 minutes, déclinaison nord 18°0’.» Cette observation, faite par un astronome de la valeur de M. Watson, est d’une très-grande importance. En effet, l’astre observé par lui n’est autre chose qu’une nouvelle grosse planète située entre Mercure et le Soleil. À l’aide d’observations ultérieures qui, malheureusement, seront rares et difficiles, puisqu’elles ne pourront probablement être faites que pendant les éclipses totales, il sera possible de reconnaître s’il n’y a pas identité entre ce nouvel astre et les points noirs mobiles observés à différentes époques sur le Soleil, et dont la discussion avait permis à Le Verrier de supposer qu’il existait une planète gravitant dans une orbite antérieure à celle de Mercure.

— Une dépêche de Philadelphie, adressée au Times, annonce que l’éclipse totale de soleil du 29 a été parfaitement observée sur tout le territoire des États-Unis. Plusieurs photographies en ont été faites qui ont très-bien réussi. La couronne était polarisée en rayons. Vulcain n’a pas été observé. Les proéminences étaient insignifiantes.

LE SONDAGE AU DIAMANT Le travail des mines, réservé dans l’antiquité aux seuls esclaves et aux condamnés, est resté longtemps un des plus pénibles que l’industrie ait connus. Alors, en effet, l’ouvrier était armé seulement du pic et de la pointerolle, il était obligé d’abattre à la main tous les fragments de la roche à traverser, il ne pou va it y réussir qu’au prix des plus grandes fatigues, et l’ava- cement ainsi obtenu était excessivement faible, pres¬ que nul même avec des roches plus dures. Dans les vieilles galeries de Ilartz, on retrouve le chiffre d’a¬