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appartenu à ce dernier genre, il se place à côté du Ficus bengalensis, L., ou figuier des Banians.

Fig. 1. — Peupliers miocènes caractéristiques.
1. Populus mutabilis, Al. Br. Rameau avec fruits. — 2-4. Populus latior, Hr. 2. Rameau. 3. Feuille. 4. Fruits.

Si nous tournons nos regards vers les chênes, nous remarquons à Œningen des chênes verts, analogues à ceux du Mexique et de la Louisiane ou reproduisant l’aspect des Cerris à feuilles semi-persistantes de l’Asie ; cependant, des formes plus rapprochées de celles que nous avons sous les yeux commencent dès lors à s’introduire au sein des bois montagneux ; elles se répandront peu à peu, et la physionomie de quelques-unes d’entre elles semble montrer que leur feuillage se flétrissait sous l’influence de la saison froide.

Fig. 2. — 1. Planera Ungeri, Elt. Rameau avec fruits. — 2-3. Platanus aceroides, Gœpp. 2. Feuille. 3. Fruit gr. nat. — 4-5. Liquidambar europæum, Al. Br. 4. Feuille. 5. Glomérule ou fruits agrégés en capitule.


Fig. 3. — 1-3. Podogonium Knorrii, Al. Br. 1. Rameau en fleurs. 2. Rameau avec un jeune fruit. 3. Rameau feuillé avec des fruits murs (Œningen, d’après M. Heer).


La flore du mont Charray en Ardèche est instructive à cet égard ; elle est rangée dans le miocène supérieur et comprend avec des Érables, des Charmes (Ostrya)[1], des Châtaigniers, un certain nombre de chênes qui leur étaient associés. Ces chênes encore inédits sont accompagnés de leurs fruits ou du moins de leurs cupules, et leur étude (voy. la fig. 5) prouve que les sections ilex et cerris étaient alors représentées dans l’Europe méridionale par des formes voisines du Quercus ilex, L., et des Q. cerris, L. et pseudosubert, Sant. Les Chênes de la section de nos robur ne se font voir encore nulle part ; mais on les rencontre un peu plus tard dans le pliocène inférieur d’Auvergne. Les Laurinées continuent à être puissantes ; elles touchent pourtant au moment de leur déclin qui, une fois inauguré, ne s’arrêtera plus. Les genres Laurus, Persea, Benzoin, Oreodaphne, Cinnamomum et Camphora s’avancent encore jusqu’au centre de l’Europe et y mûrissent leurs fruits, grâce à la douceur des hivers et à la chaleur égale et longtemps prolongée des étés.

Aux végétaux qui précèdent, il faut ajouter des

  1. Cet Ostrya se confond peut-être avec l’Ostrya italica, Scop., qui, de nos jours encore, habite les pentes fraîches et le bord des ruisseaux ombreux dans les Alpes maritimes, près de Vence et de Nice.