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recherches, que la fin de l’époque miocène a été caractérisée par le grand développement des herbivores. L’évolution de ces êtres supérieurs touche alors à son terme ; après une longue et obscure élaboration, leurs types tendent finalement à se fixer, après s’être spécialisés. L’ébranlement qui pousse l’organisme vers de nouvelles combinaisons, l’engage dans des voies graduellement divergentes et le conduit à des adaptations de forme, de fonctions et de régime de plus en plus nettement distincts, cet ébranlement ne peut se produire et se maintenir de façon à réaliser ses dernières conséquences, que sous l’impulsion des circonstances extérieures. Sans doute, c’est l’organisme seul qui, en se transformant, a changé peu à peu les pachydermes en ruminants, d’une part, en rhinocéros et en solipèdes, de l’autre ; mais si l’autre règne n’avait pas grandi d’âge en âge, s’il ne s’était pas graduellement diversifié, s’il n’avait pas présenté aux mammifères une nourriture toujours plus variée et plus abondante, le phénomène organique d’où tant de types si rigoureusement adaptés sont à la fin sortis, n’aurait pu se réaliser, ou en se faisant jour n’aurait abouti qu’à de moindres résultats. Il faut donc nécessairement recourir au règne végétal pour comprendre et pour expliquer les merveilles de l’autre règne ; le premier ne saurait être chétif et pauvre, sans que l’autre ne le devienne également, tellement tout s’enchaîne dans les deux ordres de créatures vivantes, destinées à une perpétuelle et nécessaire association. Cte  G. de Saporta
Correspondant de l’Institut.

La suite prochainement. —