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106 LA NATURE. philosophique, les expériences de M. Cailletet ont une importance capitale qui n’a pas besoin d’être démontrée. Nous terminerons cet exposé en décrivant le petit appareil de cours ou de laboratoire que M. Diicrctct a construit sur les indications de M. Cailletet pour Fig. 3. — Petit appareil de liquéfaction des gnz pour l’usage des cours. la liquéfaction des gaz. Il est la copie exacte de la partie a, C, m, g de l’appareil de Châtillon-sur- Scinc. La cloche de verre est seule modifiée. La presse à vis est en outre remplacée par une pompe facile à mouvoir. La figure ci-dessus, qui représente l’appareil en coupe, nous permettra de mieux dé¬ tailler le système imaginé par M. Cailletet. TT est un tube de verre, rempli du gaz à com¬ primer, le tube a été traversé par le courant gazeux jusqu’à ce que l’air ait été entièrement chassé ; à cet effet on l’a placé dans une position horizontale ; quand il est rempli du gaz à essayer, on le ferme à la lampe à son extrémité p, on le bouche au moyen du doigt à son autre extrémité, et on l’introduit verticalement dans l’appareil de fer comme le re¬ présente la figure. 11 plonge dans une cuvette cylin¬ drique contenant du mercure. La partie supérieure du tube est enveloppée d’un manchon de verre M, que l’on remplit d’un mélange réfrigérant comme nous l’avons dit au sujet du grand appareil. Le tout est enveloppé d’une cloche de verre G. Le tube TU est mis en relation avec une pompe de compres¬ sion que l’on fait agir à la main et qui est munie d’un manomètre indicateur des pressions. L’eau com¬ primée par la pompe agit à la partie supérieure (lu mercure indiqué sur notre figure par des hachures horizontales. Ce mercure est refoulé dans le tube TT, il réduit l’espace ab occupé par le gaz, et est bien¬ tôt surmonté des gouttelettes du gaz comprimé, qui se réunissent en une petite masse liquide b. Voici quelles sont les principales pièces de l’ap¬ pareil . B, bloc de fer forgé à parois très-résistantes ; F/, E, écrous que l’on peut dévisser pour disposer l’appareil avant de le faire fonctionner ; À’,ajutage. PU, pied à trois branches, très-solide, qui reçoit l’ap¬ pareil ; S, support de la cloche G et du manchon M ; N, vis supplémentaire destinée à bouclier le trou du raccord R, au moment où l’on verse du mercure dans l’appareil. Nous ferons remarquer que la partie large infé¬ rieure du tube T reçoit une pression égale à l’inlc- rieur et à l’extérieur et ne peut se briser. Seule la partie extérieure du tube de verre supporte la pres¬ sion intérieure, mais elle a des parois très-rcsi- stantes. L’expérience peut être projetée sur un écran avec la lumière il’une lampe oxhydrique de Dru- mond. Cet appareil est d’une grande simplicité, il per¬ met la liquéfaction d’un grand nombre de gaz ; on peut suivre à l’œil nu toutes les phases de la liqué¬ faction, et cela sans aucun danger. C’est donc un instrument destiné à rendre de grands services pour les recherches, et pour l’enseignement dans les col¬ lèges et les cours publics, où certainement il se ré¬ pandra. Gaston Tissandier. L’ATMOSPHÈRE DE LA PLANÈTE YÉNUS (Suite et fin. — Voy. p. 1.) Aucune occasion ne s’est présentée pour répé¬ ter les observations dont nous avons parlé précé¬ demment jusqu’au jour du passage de Vénus. Le 8 décembre 1874, Vénus étant de nouveau à une très-grande proximité du Soleil, on a réussi à découvrir l’anneau argenté délicat qui enveloppait son disque, mente lorsque la planète n’était éloignée du bord du Soleil que d’un demi- diamètre de celui-ci. C’était à quatre heures du soir ou un peu moins de cinq heures avant le com¬ mencement du passage. La partie de Panneau la plus proche du Soleil était la plus brillante. Sur le côté opposé, le filet de lumière était plus terne et d’une teinte légèrement jaunâtre. Sur le bord, au nord de la planète, à 60 ou 80 degrés du point op¬ posé au Soleil, l’anneau, dans un petit espace, élait plus faible et en apparence plus étroit qu’ailleurs. Le lendemain du passage (10 décembre), le creis-