En Provence, les plantes oligocènes proviennent des gypses de Gargas, des lits calcaréo-marncux de Saint-Zacharie et de Saint-Jean-de-Garguier ; dans le Languedoc, elles se rencontrent près d’Alais, à Barjac, aux Fumades, etc.
En Alsace, M. Schimper a recueilli des empreintes végétales appartenant à ce même horizon, à Speebach. J’ai déjà mentionné les localités autrichiennes de Solzka, Hœring, Sagor, Promina, etc.
Il faut encore signaler à part la localité d’Armissan, près de Narbonne ; non-seulement à cause de sa richesse exceptionnelle, mais parce qu’elle opère visiblement la transition de l’oligocène au miocène inférieur ou aquitanien.
Sabat major, Ung.
En réunissant les plantes de tous ces dépôts, on obtient un total d’environ huit à neuf cents espèces, énumérées dans le grand ouvrage du professeur Schimper ; mais comme nous ne pouvons songer un instant à les examiner en détail, je me contenterai d’attirer l’attention sur quelques-unes d’entre elles, en ajoutant à cette revue quelques réflexions générales sur les caractères d’ensemble de cette flore.
L’aspect du paysage n’a pas sensiblement changé depuis la fin de l’éocène ; les masses végétales sont toujours maigres, clair-semées ou même chétives ; elles sont eu même temps variées et ne manquent ni de puissance ni d’élégance, et d’une certaine grâce qu’elles doivent à leur port élancé et grêle, ainsi qu’aux ramifications multiples des tiges ; la végétation actuelle de l’Australie reproduit de nos jours une image assez fidèle de cet ancien aspect.
Aralia Hercules (Ung.), Sap.
Les Palmiers sont toujours nombreux ; beaucoup d’entre eux sont encore de petite taille, couronnés de frondes en éventail d’une étendue médiocre (fig. 1) ; mais, au milieu d’eux, le Sabat major, luttant presque d’ampleur et de beauté de feuillage avec le Palmier parasol des Antilles ou Sabat umbraculifera, dresse sa tête majestueuse et se trouve représenté au bord de la plupart des lacs et dans le voisinage immédiat de l’eau. Cette espèce, une des mieux connues, a laissé de nombreux vestiges qui témoignent de son abondance. Son analogue vivant, introduit sous divers noms, dans les cultures du littoral méditerranéen, de Toulon à Nice, fait maintenant l’ornement des plus riches villas. Dans la période tongrienne, il s’étendait dans toute l’Europe et se trouvait accompagné d’un cortège de palmiers plus petits qu’il dominait de toute sa hauteur. Aux Palmiers se mêlaient çà et là des Dragonniers. Les Séquoia et les Taxodium partageaient encore le sol avec les Callitris et les Widdringtonia ; ils étaient nouveaux venus en Provence, et c’est seulement aux environs d’Alais que l’un commence à rencontrer le Séquoia Sternbergii (voy. article précédent), pris longtemps pour un Araucaria, et très-fréqucnt d’ailleurs à Hœring et à Sotzka. D’autres Séquoia, plus rapprochés de ceux de Californie, les S. Tournalii Sap. et Couttsiœ Hr., se montrent plus tard encore dans le midi de la France ; ou les observe à Armissan. À Gargas, à Saint-Zacharie, à Saint-Jean de Garguier, localités se rapportant à la partie inférieure ou ancienne de l’oligocène, les Séquoia sont encore absents, mais on y observe en revanche les premiers vestiges de deux types de coni-