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caractérisée se répand dans tontes les parties du navire. On n’a pas encore découvert la cause de ce phénomène ; toujours est-il que l’atmosphère est saturé d’un gaz avant beaucoup de rapports avec l’hydrogène sulfuré. Le cuivre nouvellement fabriqué devient noir. On n’est pas d’accord sur les causes de celte altération ; les uns pensent qu’elle est attribuable à une action volcanique venant du fond do la baie, quoiqu’il n’ait pas été possible de jamais découvrir des bulles île gaz à la surface de l’eau ; les autres veulent y voir une conséquence du méphitisme de l’air de la ville de Callao ; ses rues laissent beaucoup à désirer sous le rapport de la propreté. Les rues servent d’égouts et de dépôt d’immondices, sans jamais être nettoyées. Ce second motif ne concorderait pas avec l’innocuité qui parait en résulter pour la santé des équipages qui vont passer quelque temps à terre.

Photographie de l’étincelle électrique. — Un photographe de Troy, aux États-Unis, M. Daft, est parvenu récemment à prendre de très- bonnes photographies instantanées de l’étincelle électrique, jaillissant entre deux liges métalliques, mises en relation avec une forte machine de Hollz. Dans quelques-unes des épreuves obtenues, on voit que l’étincelle est divisée en dix stries distinctes, qui offrent l’apparence de. fils extrêmement fins et d’une blancheur éclatante. Il est probable que le métal conducteur n’est pas sans exercer une certaine influence sur la nature et l’aspect de l’étincelle. M. Daft a l’intention de continuer ces études nouvelles, qui ne m niqueront pas de le conduire à des résultats intéressants.


ACADÉMIE DES SCIENCES

Séance du 31 mai 1875. — Présidence de M. Fnruv.

Le phylloxéra. — Le secrétaire perpétuel extrait, d’une énorme liasse de communications relatives au phylloxéra, un travail dans lequel M. Mouillefert, délégué de l’ Académie à Cognac, s’occupe de l’extension progressive de l’épidémie. Suivant lui, en estimant à ‘20 kilomètres la distance que le parasite peut franchir dans une année, on exagère beaucoup, et il réduit ce nombre à 10 ou 15 kilomètres tout au plus. De façon que toutes les fois qu’on voit le fléau éclater à 50, 10 ou 100 kilomètres de toutes régions infestées, on doit croire que le mal a été apporté artificiellement. C’est le cas pour Cognac, qui n’a pu recevoir le phylloxéra ni de l’Hérault, ni de la Gironde, et M. Mouillefert, en effet, a retrouvé les ceps de vigne américaine dont l’importation, dans la Grande-Champagne, a provoqué l’explosion de la maladie. Cette intéressante observation est confirmée par une autre dont l’Académie reçoit en même temps la relation. Il s’agit de l’Auvergne où, à la suite d’une conférence, faite par le professeur de botanique de la Faculté de Clermont, sur les caractères des vignes phylloxérées, l’insecte fut découvert dans plusieurs vignobles. Ici encore, ce sont des vignes américaines qui sont cause directe du désastre. Des mesures énergiques sont prises pour empêcher l’extension du parasite ; mais divers indices portent à penser que la maladie date déjà de plusieurs années, pendant lesquelles le phylloxéra aile a pu se répandre au loin, et l’on admet que, si la vigne n’a pas déjà offert plus de caractères morbides, cela tient à la profondeur du sol et à la nature robuste des ceps.

Aimantation. — Étudiant les propriétés magnétiques des fers, des aciers et des fontes de différentes qualités, M. Marcel Depré arrive à cette conséquence imprévue, que la rapidité d’aimantation et de désaimantation la plus grande n’appartient pas au fer doux mais à la fonte grise. Ainsi, le fer doux exige 15 dix-millièmes de seconde pour s’aimanter, tandis que la fonte acquiert l’aimantation en 1 dix-millième de seconde. Los faits décrits par M. Depré auront sans doute des conséquences pratiques.

A propos de l’exposition de géographe. — L’exposition de géographie devant appeler à Paris un très-grand nombre de savants étrangers, les organisateurs de cette solennité intellectuelle se préoccupent d’offrir tous les genres d’intérêt aux visiteurs qu’ils attendent. C’est dans ce sentiment que M. d’Abbadie demande à M. le directeur de l’Observatoire s’il consentira à ouvrir les portes de l’établissement qu’il dirige ; si surtout, il permettra l’accès de la lunette d’Arago et du grand télescope. Un peu étourdi d’abord de cette demande imprévue, M. Leverrier hésite un moment à répondre, puis à la suite de longues circonlocutions dans lesquelles il proteste de son vif désir d’être très-agréable à tout le monde, il finit par avouer que la lunette fortement détériorée par un long usage et endommagée par la dernière guerre, et que le télés ; ope actuellement en construction ne seront sans doute prêts ni l’un ni l’autre pour l’époque indiquée. Les lenteurs administratives, dit-il, ont fait perdre, sur chaque affaire, non pas plusieurs jours, mais plusieurs mois.

Election. — Il parait que le ministre demande qu’on lui désigne un membre de l’Académie pour entrer dans le Conseil supérieur des Beaux-Arts, M. Chevreul est désigné.

Embryogénie. — On renvoie au concours, pour le prix Serres, un volumineux travail de M. le docteur Georges Pouchet, sur le développement du squelette de la tête des poissons.

Recherches sur les Acariens. — M. Meignen communique, par l’intermédiaire de M. Robin, de longues études sur les Acariens. L’auteur les a suivis dans toutes leurs métamorphoses, cl il est arrivé à distinguer le sexe des individus qu’il a examinés. Son résultat le plus important est qu’une très-grande quantité d’espèces et même de genres qui encombraient la classification ne sont que des états transitoires d’espèces relativement peu nombreuses.

Septicémie. — M. Felz, professeur à la Faculté des sciences de Nancy, continuant ses recherches sur les maladies septicémiques, agite de nouveau la question de savoir si on doit les attribuer aux infusoires qui pullulent dans les vaisseaux ou à une altération spéciale du sang. Il penche vers cette dernière solution.

Stanislas Meunier.


ALCARAZAS ANTÉHISTORIQUES

DES TUMULUS DE l’ARKANSAS.

Il y aune vingtaine d’années, M.E. Check, qui Jurant la dernière guerre avait sollicité du président Lincoln la première magistrature de l’Arkansas, avait l’ail construire une route de Mound City, situé .à cinq milles au-dessus de Memphis, à Marion, capitale du comté de Critttenden, et placée dix mille à l’ouest de