la masse vitelline, qui à ce moment est parsemée, comme le corps lui-même, de taches noirâtres, plus ou moins stelliformes. Le cœur existe et il a commencé à battre déjà depuis longtemps (dès la 40e heure) ; la circulation du sang est établie, soit dans le système général (du moins en partie), soit dans la vésicule vitelline ; mais elle subira plus tard des modifications importantes, en rapport avec le progrès de l’évolution embryonnaire.
Au commencement du 3e jour (celui où le travail est le plus actif), le cerveau se montre à travers les parois demi-transparentes et non encore ossifiées du crâne ; les yeux se meuvent dans leurs orbites ; les capsules auditives se présentent sous la forme de deux cavités contenant chacune deux otolithes ou petites pierres destinées à renforcer l’audition. L’embryon exécute dans l’œuf des mouvements assez vifs. Enfin, soixante ou soixante-cinq heures après la fécondation, le petit poisson brise ses enveloppes, dégage sa queue en l’étendant, tandis que la tête et le tronc restent appliqués sur l’énorme vésicule vitelline qui, longtemps encore, doit fournir à sa nourriture et au développement de certains organes de nouvelle formation (branchies et appareil branchial, intestins, foie, appareil buccal, etc.)
Lorsque l’embryon sort de l’œuf, il offre l’aspect d’un têtard de Batraciens. Ses deux gros yeux sont encore dépourvus de toute matière colorante ; il n’a ni bouche, ni intestin, ni orifice anal. Pas de branchies, pas de squelette osseux, pas de nerfs périphériques visibles, pas d’organes sécréteurs de la bile ou de l’urine, pas de nageoires, si ce n’est deux espèces de palettes pectorales, qui n’entreront en fonctions que deux ou trois jours après la naissance. Mais la queue et l’abdomen sont entourés d’une membrane délicate et transparente (nageoire embryonnaire), continue, dans laquelle prendront naissance, vers la fin du second mois, les vraies nageoires, dorsale, caudale et ventrales, avec les rayons osseux qui les supportent. Absence complète d’écailles.
Mis dans une goutte d’eau sur le porte-objet du microscope, le petit Macropode qui vient d’éclore y frétille vivement par intervalles, bien qu’on n’aperçoive encore chez lui aucune fibre musculaire, organe essentiel du mouvement. Sa taille est alors d’un millimètre et demi, dont la queue occupe près des deux tiers.
Tous les organes ou tous les appareils dont nous