Page:La Nature, 1874, S1.djvu/8

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
LA NATURE

étaient de longueur et d’intensité à peu près égales.

Ces bandes étaient nettement définies, du côté le moins réfrangible du spectre et semblaient décroître par degrés insensibles du côté opposé.

De la comparaison des observations précédentes avec celles de M. Huggins, sur la comète I de 1868 (Winnecke), M. Plummer a cru pouvoir conclure que le spectre de ces deux astres est identique et que la lumière de la comète IV 1873 doit être attribuée à du carbone incandescent.

D’après cette conclusion, la comète serait lumineuse par elle-même. Mais ce fait s’accorde peu avec celui de la variation d’éclat des comètes qui deviennent toujours plus brillantes, à mesure qu’elles s’approchent du soleil.

On conçoit d’ailleurs difficilement un corps d’une masse aussi faible que celle qu’on assigne généralement aux comètes, se maintenant si longtemps à une température aussi élevée que celle que nécessite la volatilisation du carbone.

Différent aspects de la comète IV de MM. P. Henry

Il serait peut-être plus admissible de supposer que la comète, éclairée par le soleil, et un composé gazeux, froid, dans lequel il entre du carbone, sous forme, par exemple, d’acide carbonique ou d’oxyde de carbone. Ce composé gazeux ne pourrait évidemment réfléchir que les rayons qu’il a arrêtés ; or cet arrêt ne portant que sur quelques ligues du spectre, ces lignes, parmi lesquelles se trouvaient celles du carbone, seraient seules réfléchies.

Le polariscope pourrait fournir d’utiles renseignements sur ce point ; malheureusement cet instrument a été un peu délaissé dans les recherches d’astronomie physique, depuis l’emploi journalier du spectroscope. Il est probable qu’en continuant les indications fournies par ces deux instruments, on arrivera à savoir d’une façon positive si les comètes ont ou non une lumière propre.

P. Henry.

LE GISEMENT
de l’endogenites echinatus.

Notre gravure représente le fragment d’un magnifique tronc de palmier fossile, l’endogenites echinatus, que possède la galerie de minéralogie du Jardin des plantes. Ce remarquable débris n’a pas moins de 0m,54 de hauteur et de 0m,46 de diamètre ; trouvé à Vailly, par M. le vicomte d’Abancourt, il a souvent attiré l’attention des paléontologistes. Un savant géologue, M. E. Robert, a cru devoir contrôler le véritable gisement de ce curieux représentant de la famille des palmiers, que l’on a jusqu’ici considéré comme provenant des sables supérieurs à argile plastique.

« Les collines qui bordent l’Aisne, entre Vailly et Soissons, dit M. E. Robert, sont presque entièrement