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LA NATURE.

pour M. Pasteur. Ainsi, celui-ci, faisant allusion à une autre discussion, prétend avoir détruit les erreurs de M. Frémy et comme l’illustre professeur du Muséum, tout en déclarant qu’il ne veut pas répondre, remarque que ce terme erreur est fort peu académique et qu’il ne suffit pas de dénoncer des erreurs, qu’il faut les démontrer ; alors, simultanément, le bureau demande qu’on n’interrompe pas ce cher M. Pasteur, et celui-ci ajoutant encore à la puissance de sa voix qu’il rend aussi tonnante qu’il peut, répète brutalement l’expression qui vient de froisser la susceptibilité de son célèbre confrère. De même quand M. Trécul, après l’avalanche de leçons et de bienfaits qu’il vient de recevoir, demande à tâcher de dire un mot, le même bureau trouve qu’il n’y a aucun intérêt à prolonger cette discussion et fait les plus grandes difficultés pour accorder une minute d’attention au micrographe sacrifié.

D’ailleurs, quoique peu fructueuse pour la science et peu satisfaisante pour la justice, celle dispute prend beaucoup de temps ; et l’Académie ayant beaucoup de choses à faire s’empresse, dès qu’elle est close, sinon étranglée, de se former en comité secret.

Stanislas Meunier.

LES BRIQUES CREUSES[1]

Fabrication des briques creuses.

L’emploi des briques creuses remonte aux temps les plus anciens. Les voûtes en poteries creuses ne sont en réalité qu’une maçonnerie en briques creuses ayant pour but de rendre plus faible le poids du corps de mur à construire, et par suite de diminuer la pression sur les parties du bâtiment qui ont à la porter. Au moyen de machines spéciales on obtient aujourd’hui des briques, qui ont la forme quadrangulaire de nos briques ordinaires et qui, suivant leur longueur, sont traversées par des canaux. La figure ci-dessus représente une machine à mouler les briques dans laquelle l’argile malaxée est poussée au moyen d’un mécanisme particulier a travers une filière placée à l’extrémité antérieure d’une caisse contenant la terre. Une table couverte de rouleaux enveloppés de drap grossier fait suite à la litière ; elle est munie d’un châssis mobile sur lequel sont tendus des fils de fer distancés entre eux de la longueur d’une brique et faisant fonction de couteaux. Lorsque la sortie de la terre argileuse à travers la filière est effectuée, un ouvrier rabat le châssis dont les fils découpent les briques, qui sont immédiatement enlevées et portées au séchoir. Pour certains usages, on fabrique des briques dont les canaux ne sont pas dirigés suivant la longueur, mais transversalement.

Ces briques creuses comparées avec les briques ordinaires offrent plusieurs avantages, dont les principaux sont les suivants : 1° Leur fabrication n’exige qu’environ 60 à 70 % de la quantité d’argile employée pour les autres briques ; 2° elles peuvent être fabriquées beaucoup plus rapidement, parce qu’on les confectionne à l’aide d’une machine ; 3° elles sèchent plus vite et plus uniformément parce que la dessiccation s’effectue aussi à l’intérieur ; 4° elles exigent pour être cuites une température beaucoup plus basse, ce qui donne une économie de combustible de 20 à 30 % ; 5° le transport des briques est naturellement beaucoup moins coûteux ; les murs sèchent plus facilement et plus rapidement.



Le Propriétaire-gérant. G. Tissandier.

Corbeil. — Typ. et stér. de Crété.
  1. Extrait du Nouveau Traité de chimie industrielle de H. Wagner. Édition française par le Dr L. Gautier. — F. Savy Paris, 1873.