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N° 38. 21 FÉVRIER 1874.
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LA NATURE.

millions ; quand on songe que l’étage supérieur contiendra 100,000 mètres cubes d’eau, et l’étage inférieur 200,000, ce qui porterait à 20 fr. seulement le mètre cube d’eau emmagasinée, on voit combien est éuonomique cette grande entreprise, au premier abord si coûteuse ; dans des réservoirs plus petits, l’eau revient parfois à 50 fr. le mètre.

Commencés en 1869, les travaux ont été interrompus pendant la guerre et repris vers la fin de 1872 ; on pense qu’ils seront achevés dans les derniers mois de 1875.

Voilà, pour le contenant ; disons un mot du contenu.

L’eau de la Vanne est dépourvue de sulfate de chaux ; elle est pure, limpide et fraîche en toute saison, et renferme seulemont en suspension de très-faibles quantités de substances inorganiques excessivement ténues. Son titre hydrotimélrique varie de 17°,40 à 20°, ce qui la rend propre à tous les usages, particulièrement à la consommation alimentaire.

[Image à insérer]


Le grand réservoir de Montsouris.


Elle sera reçue, comme nous l’avons dit, dans une grande bâche installée dans un petit bâtiment appuyé à la face méridionale des réservoirs, où seront également installés les services municipaux. De la bâche, elle passera, grâce à diverses dispositions de fontaineries dans le détail desquelles nous n’avons pas à entrer ici, dans tel ou tel compartiment de l’édifice. A l’étage supérieur, où elle aura une hauteur de 3m, 55, elle atteindra à une altitude de 80 mètres au-dessus du niveau de la mer ; à l’étage inférieur, où il y aura 5m, 50 d’eau, cette altitude sera encore de 74m 50 ce qui lui permettra de monter aisément à tous les étages des maisons qui ne se trouveront pas dans le voisinage immédiat ; le pavé de la place du Panthéon a une cote de 54m.

A sa sortie, des conduites posées sous le sol de la rue la recevront pour aller la distribuer sur toute l’étendue des quartiers de la rive gauche, et même dans les régions de la rive droite alimentées exclusivement aujourd’hui par l’eau de l’Ourcq.

Ainsi sera complété, au moins dans ses parties les plus importantes, le système hydraulique de la ville de Paris ; l’on ne saurait assez s’en féliciter, quand ou réfléchit que l’eau est un précieux élément de sa-