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LA NATURE.

qui fut traduit dans la plupart des langues européennes [1].

Livingstone, après avois mis la dernière main à ce véritable monument géographique, reprend le cours de ses voyages, et pendant plusieurs années successives il entreprend de nouvelles et magnifiques explorations dont celle du Zambèse restera comme une des plus remarquables ; des surprises inattendues attendent encore le voyageur, au milieu des nombreux affluents du grand fleuve, qui baigne une des plus riclies et des plus curieuses contrées du globe[2]. Cette terre, si fertile, fut funeste au docteur Livingstone ; c’est là que, le 27 août 1862, il vit mourir entre ses bras ; sa femme infortunée, sa compagne si audacieuse et si forte, qui avait voulu partager la vie si terrible mais en même temps si belle de son mari.

[Image à insérer]
David Livingstone. (D’après une photographie.)

Après un nouveau retour en Angleterre, Livingstone en 1864 fait de grands préparatifs pour une nouvelle expédition, où il a l’ambition de résoudre encore quelques-uns des grands problèmes géographiques du continent africain. Il quitte cette fois le sol natal pour n’y plus revenir !

On se rappelle trop bien les émotions que suscita, dans l’Europe entière, la fausse nouvelle de la mort de Livingstone en 1867, on a trop parlé, dans ces derniers temps, des récits authentiques que M. Stanley a publiés sur l’illustre explorateur, pour que nous insistions sur ces derniers épisodes d’une existence si étonnante et si glorieusement remplie.

La mort du grand explorateur est une perte immense pour la science. On ne rencontre pas en effet tous les jours de ces hommes d’élite qui, doués de toutes les vertus, ont en même temps tous les courages, qui possèdent une étonnante érudition, une science profonde, indispensable pour visiter avec fruit des pays nouveaux, et qui, ayant reçu en partaga ces dons si rares, sont en outre animés de ce dévouement sublime qui les pousse vers les privations, les fatigues, les luttes, les périls et la mort, dans le seul but d’être utiles à la science et à l’humanité !

Gaston Tissasmeh.
  1. Missimmry traveh and reseui chin South Afriea. — London, 1857.
  2. Narrative af an Expedition to tfie Zambesi and its trtbittaries. — London, 1865.

​ £ Prupriétaire-Gcvant : G. Tijsasdieb. ​ Couseil. — TJ’p. et stêr. (la Tirbib tlls.