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LA NATURE.


Brébisson, cette animation serait due à un effet d’osmose et d’endosmose, à une effervescence de la croissance (fig. 5 et 6).

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Fig. 6. — Diatomée. Arachnoidicus Ehrenbergii X 300

La plus petite expansion d’eau stagnante est un herbier perpétuel où les infusoires se confondent avec les oonferves. Si l’on prend un mince fragment de ces mucosités vertes qui flottent à la surface, on verra au microscope un végétal aquatique parfaitement organisé. Ce sont lie longs filaments membraneux, composés de tubulures sondées les unes aux autres ; autour, des ponctuations vertes sont disposées en hélice ou quelquefois agglomérées en paquets.

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Fig. 7. — Spirogyra avec l'endochrome.


Cette particularité leur a valu le nom de Spirogyra (fig. 7). La matière verte est l’endochrome, ou graine reproductrice. Souvent ces filaments sont

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Fig. 8. — Spirogyra conjugués à différentes périodes de croissance.

reliés deux à deux au moyen d’un appendice cellulaire (fig. 8), enté à angle droit sur le milieu d’une cellule, ce qui leur donne un parallélisme scalariforme. Ainsi constitués, ces étranges représentants de la famille des algues atteignent de grandes longueurs, car on voit rarement les extrémités. Certains mierographes ont avancé qu’ils avaient vu des filaments d’une longueur de plus de deux mètres.

J. Girard.


CHRONIQUE

Décroissance de la mortalité à Londres. — La douceur exceptionnelle de la température se traduit par une diminution très-notable dans la mortalité de la métropole britannique. Jamais peut-être l’étroite liaison qui existe entre les incompréhensibles oscillations du thermomètre et les mille accidents qui compliquent les maladies mortelles ou les produisent, n’a été mis plus complètement en évidence que cette année. La température moyenne de la troisième semaine de janvier ayant été de 6° centigrades, la mortalité est descendue à 312 au-dessuus de la moyenne, c’est-à-dire de près de 20 p. 100.

Nouveau câble transatlantique. — On nous annonce que bientôt on va commencer la pose d’un câble transatlantique de l’invention de M. Hightou, lauréat de la Société des arts à Londres. Nous donnons, sous bénéfice d’inventaire, ce que t’on nous rapporte de merveilleux à ce propos. Un mille marin ne pèserait que 60 kilogrammes, cependant sa ténacité serait si grande, qu’il ne romprait dans l’eau que sous le poids d’une longueur de 20 milles ; son enveloppe ne serait formée que de chanvre de Manille, sur lequel on prétend que l’eau de mer n’exerce aucune action. Les signaux employés seraient si sensibles, qu’on n’aurait besoin que de la dixième partie de la force électrique actuellement employée. Ils seraient de plus si rapides, que leur nombre pourrait être incalculable. Toujours d’après le Graphie, on pourrait réduire à un shelling le prix du message simple.



DAVID LIVINGSTONE

Où sont-elles, ces brillantes années du dix-huitième siècle, si glorieuses au point de vue de l’exploration terrestre, où nos grands capitaines, jaloux de voir le pavillon britannique flotter sur tous les océans du monde, savaient aussi porter dans les régions nouvelles, le drapeau national ? Où sont les Bougainville et les Laperouse , qui rivalisaient d’audace avec les Auson, les Wallis et les Cook ? Qui opposerons-nous aujourd’hui aux navigateurs de la Norwége, des États-Unis, et même de l’Allemagne, que l’on voit s’élancer à l’assaut des glaciers polaires ? Qui placerons-nous surtout à côté des grands exploratours anglais du vaste continent africain ?

Ne sont-ce pas là des questions qui doivent naturellement se présenter à notre esprit, au moment où vient de mourir un des plus illustres voyageurs modernes ? Nous n’avons pas la prétention de les résoudre, mais nous croyons qu’il n’est pas inutile de mettre en relief, en les signalant, notre trop réelle infériorité géographique, Puisse l’exemple de la carrière du grand explorateur africain contribuer à ré-