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LA NATURE.

[Image à reprendre]
Fig. 1. — Infusoires divers.

Les infusoires occupent le damier degré de l’échelle zoologique, et cependant on reconnaît, à première inspection, que dans cette classe si étendue, il existe une graduation très-caractéristique. Sans les considérer sous le rapport de la taille, nous en trouvons qui sont doués d’une organisation ayant certains rapports avec celles des poissons. Ainsi le Carethra plumicornis (fig. 2) possède une tête nettement détachée, un œsophage, des intestins et un système de circulation élémentaire.

[Image à reprendre]
Fig. 2. — Infusoires d’organisation supérieure : Corethra plumicornis.

Ces représentants supérieurs du monde microscopique des eaux vivent pour leur propre compte ; ils n’ont pas la solidarité qui lie leurs congénères inférieurs. Si ceux-ci ne sont pas doués d’une organisation complexe, ils possèdent néanmoins une faculté de reproduction inverse de l’exiguité de leur taille.

[Image à reprendre]
Fig. 3. — Infusoires rudimentaires doués de motililé.

Ils ont aussi, autant que les infusoires organisés, la faculté de la motilité très-développée ; elle ne consiste pas en une reptation comme les infusoires compliqués, mais elle n’en est pas moins vive. Nous avons représenté dans la figure 3 certains mouvements qu’accomplissent les infusoires que l’on rencontre dans la plupart des infusions végétales naturelles. Les uns tourbillonnent avec une vitesse vertigineuse sous le champ du microscope ; les autres rampent méthodiquement, tantôt en ligne droite, tantôt suivait une courbe déterminée. Mais tous accomplissent leur évolution avec une régularité frappante.

[Image à reprendre]

Fig. 4. — Vorticelles adhérentes à un noyau central par une queue rétractile.

Il y a même chez ceux qui ne paraissent qu’un point sous un très-fort grossissement, une force d’animalité moléculaire qui leur permet de tourbillonner avec une incroyable rapidité. On rencontre fréquemment dans les infusions végétales certains infusoires, offrant un curieux spectacle. Si le hasard amène sous l’œil de l’observateur des Vorticelles, on voit (fîg. 4), autour d’un corps inerte, plusieurs masses pelotonnées, qui sont adhérentes par une queue rétractile ; à la moindre appréhension, au moindre trouble produit dans l’eau, elles se pelotonnent avec cette sorte d’appendice caudal.

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Fig. 5. — Diatomées et Navicules des eaux stagnantes.

On est frappé, dans les études microscopiques, de l’affinité qui existe entre le règne végétal et le règne animal.

Si la mobilité est un signe caractéristique de l’animalité, on pourrait supposer que certains sujets participent de l’un et de l’autre. Les Navicules et les Diatomées possèdent à une certaine période de leur existence une animation qui les a fait classer pendant longtemps parmi les infusoires. Suivant M. de