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LA NATURE.

L’EXPÉDITION DU CHALLENGER

Jusqu’à ce jour nous n’avons donné que des détails épisodiques sur cette grande et belle expédition. Maintenant que le beau navire qui porte M. Wywille Thompson et sa fortune scientifique fait vapeur vers le terme austral de son voyage, il est temps de jeter un coup d’œil rapide, mais général, sur l’ensemble de l’expédition.

Parti d’Angleterre, lors des fêtes de Noël 1872, l’équipage du Challenger a célébré la Noël 1873 dans l’archipel désert, presque inconnu, où le passage de Vénus se verra cette année dans des conditions exceptionnellement intéressantes.

Sondages océaniques. — La drague ramenée sur le pont du navire.

M. Wywille Thompson visitera successivement les îles Marion, Crozette et Kerguelen, qui, situées par 50° de latitude australe, sont la dernière station accessible. Il déterminera si les savants d'Europe peuvent raisonnablement espérer de trouver des jours sereins lors de la grande et solennelle échéance de décembre 1874. C’est son rapport qui, s’il est favorable, décidera le gouvernement anglais à envoyer une expédition dans ces parages, à peine fréquentés jusqu’à ce jour et, pour la première fois, explorés d’une façon scientifique.

Comme on attend le Challenger à Sidney pour la fin de janvier 1874, le télégraphe pourra apporter les nouvelles à Londres, en temps utile pour que, le cas échéant, les préparatifs de l’expédition de Kerguelen commencent dès les premiers jours de février.