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PRÉFACE

L’accueil depuis longtemps réservé aux livres sérieux, qui tiennent le public au courant du progrès, témoigne de l’intérêt réel que l’on porte actuellement à l’œuvre de la science. La plupart des journaux politiques donnent chaque semaine le compte rendu des séances de l’Académie, et s’attachent un rédacteur scientifique. La science est partout ; elle apparaît à tous les instants, on la voit même pénétrer dans le roman, tant elle se généralise.

Malgré l’avidité de connaître, qui est le caractère de notre époque, malgré le nombre sans cesse croissant des publications spéciales, il nous a semblé qu’il manquait parmi nous un recueil analogue à quelques-uns de ceux qui prospèrent depuis longtemps en Angleterre, en Allemagne, aux États-Unis. On peut compter en France des journaux scientifiques, nombreux et remarquables, qui ne le cèdent en rien aux publications étrangères du même genre, mais ils ne s’adressent, pour la plupart, qu’à une certaine classe de lecteurs. Un chimiste lira le Bulletin de la Société chimique, un naturaliste les Annales des sciences naturelles, un ingénieur, les Annales des mines, etc. Les Comptes rendus de l’Académie des sciences ne sont destinés qu’au monde savant. À côté de ces graves recueils et des autres excellentes publications qui existent actuellement, nous avons pensé qu’il y avait une place importante à prendre pour une revue d’actualité scientifique, où des écrivains spéciaux traiteraient les différents sujets, avec le concours de dessinateurs. Il est difficile, en effet, de se passer de l’illustration dans une œuvre de ce genre ; la description d’un insecte, d’un coquillage, d’une plante, est toujours pâle et sans vie, si le crayon qui parle aux yeux n’accompagne le texte qui parle à l’esprit. Comment expliquer le mé-