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LA NATURE.

de Paris et de sa banlieue soit totalement terminé, au point de vue où nous nous sommes placé. Nous pensons que l’administration de la ville ne saurait s’arrêter en chemin, et qu’elle permettra à MM. Mille et Durand-Claye de mener à bonne fin les travaux que ces savants ingénieurs ont si habilement conçus et dirigés.

Ed. Landrin.

LA PLANÈTE JUPITER

Le dessin qui accompagne cette notice sur la plus volumineuse des planètes de notre monde solaire, représente le disque de Jupiter, tel qu’il apparut, dans la nuit du 28 janvier dernier, à 11 h. 11 m. du soir, au foyer du télescope d’un astronome italien, M. Tacchini, de Palerme. Deux caractères principaux frappent tout d’abord l’œil, dans cette représentation du globe de la planète : sa forme très-visiblement elliptique, et les longues zones, les unes claires ou brillantes et les autres obscures, qui sillonnent le disque dans un sens à peu de chose près parallèle au plus grand de ces diamètres.

Jupiter. — Aspect du disque dans la nuit du 28 janvier 1873. D’après un dessin de M. Tacchini.

La forme ellipsoïdale du disque aurait suffi pour faire préjuger un mouvement de rotation, sinon pour en donner la période ; la théorie de la figure des corps célestes déduite de la gravitation et de l’hypothèse probable de leur fluidité originelle, rendent compte, comme on sait, de leur aplatissement. Mais des observations directes ont permis de déterminer la durée de la rotation de Jupiter, dès le milieu du dix-septième siècle, et c’est à Cassini 1er que cette découverte est due, nous dirons tout à l’heure par quel moyen.

Le dessin de M. Tacchini nous montre le disque partagé en neuf zones principales très-inégales en largeur, quatre bandes brillantes et cinq zones obscures. Deux de ces dernières occupent les parties boréales et australes de la planète, celles qui avoisinent en effet les pôles ou les extrémités de l’axe de rotation ; leur teinte est, à peu de chose près, uniforme, et l’observateur caractérise leur couleur en disant que « les calottes polaires étaient faiblement cendrées. » Des trois autres bandes obscures, assez étroites, celle qui est la plus voisine du pôle nord présentait deux taches plus noires, l’une arrondie et qui, n’était sa grosseur, semblerait l’ombre portée par un des satellites ; l’autre irrégulière et déchiquetée sur son bord septentrional. Dans la bande obscure la plus voisine du centre, on voit en sens opposé deux taches dont la forme est contournée en tourbillons. Tout au-dessous, est une assez vaste région « légèrement grisâtre, » et assez irrégulière, qui est, sur tout son contour, enveloppée d’une zone étroite de même forme : les parties blanches de cette zone, ainsi que celles qui, du côté du centre, limitent la bande obscure australe, étaient d’un blanc très-vif « comme argenté, » dit M. Tacchini. Les deux zones brillantes limitant les calottes polaires étaient également d’un blanc vif.

Enfin la plus large des zones claires du disque, outre la longue tache irrégulière que nous venons de décrire, renfermait trois petites taches noires, de forme oblongue, et une grande tache semblable à une S très-allongée, dont le contour bordé de blanc se projetait sur un fond de couleur rose.

Ce qu’il y a de remarquable, selon l’astronome italien, dans cet aspect du disque de Jupiter, c’est la forme accidentée des taches et des bandes, qui dénote une période d’activité particulière de la planète : aussi priait-il les observateurs munis des instruments nécessaires de vouloir bien étudier le spectre de sa lumière pendant cette période de variabilité. Nous espérons bien que son désir aura été exaucé. En attendant que nous puissions connaître les résultats des recherches recommandées, nous allons profiter du dessin que nous avons sous les yeux pour entrer dans quelques détails sur la constitution physique de Jupiter et sur les questions que soulève l’examen des taches de son disque.

Occupons-nous d’abord des bandes, abstraction faite des taches plus petites et plus irrégulières, dont elles sont accompagnées.

Leur parallélisme entre elles et à l’équateur de Jupiter est un fait à peu près constant. Elles offrent sans doute, dans leur développement, des irrégularités, des déviations, mais il est visible que ce ne sont là que des accidents, des résultats de perturbations locales qui n’affectent point la généralité de la loi ainsi formulée. Dans toutes les observations, dans tous dessins qui les représentent, ce parallélisme se manifeste : nous avons, en ce moment, un grand nom-