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LA NATURE.

tricité, c’est-à-dire de construire des machines électriques.

Fig. 4. — Vue d’ensemble de la machine Gramme.

À vrai dire, on ne peut résoudre l’un de ces problèmes sans résoudre l’autre en même temps ; toutes les jolies machines électro-magnétiques de Wheatstone, de Froment et d’autres physiciens, qui ont été construites en vue du premier problème, c’est-à-dire d’une création de force, peuvent être retournées et devenir des machines magnéto-électriques ; il suffit de les faire tourner dans le sens de leur mouvement habituel pour développer des courants électriques de sens opposé à ceux qui produisaient le mouvement. D’un autre côté, les machines électriques, la machine de Holtz, la machine de Pixii (sous toutes ses formes : Clarke, Wilde, Siemens, Ladd), peuvent devenir des machines motrices ; il suffit pour les faire tourner de les soumettre à une source électrique de sens contraire à l’électricité qui serait développée par la machine. La machine de M. Gramme a été imaginée en vue de la production de l’électricité, et elle présente la solution la plus satisfaisante aujourd’hui de ce problème, tant au point de vue théorique qu’au point de vue pratique, et par cela seul, on peut affirmer et l’inventeur a vérifié d’ailleurs que cette machine est le meilleur moteur électrique connu, c’est-à-dire qu’elle a un meilleur rendement que toutes celles qui l’ont précédée. Pour mettre en lumière cette réversibilité de la fonction de la machine Gramme, il suffit d’en mettre deux dans le même circuit ; si on fait tourner la première à la main, la seconde se met aussitôt à tourner en sens inverse sous l’influence du courant électrique fourni par la première.

Niaudet Breguet

L’ASSOCIATION BRITANNIQUE

Session de Bradford (1873).
(Suite. — Voy. p. 323)

Tous les journaux anglais sans exception rendent un compte exact et fidèle des séances de l’Association britannique, c’est un avantage essentiel dont l’Association française sera probablement longtemps encore privée. Car aucun journal politique de France n’a eu l’intelligence de donner une place sérieuse à des débats qui intéresseraient très-certainement la grande majorité de leurs lecteurs. L’organe officiel ou plutôt quasi-officiel, est le journal anglais Nature, dirigé par M. Norman Lockyer, astronome du plus haut mérite, célèbre par ses travaux sur l’analyse spectrale des protubérances solaires. La Nature ne néglige aucune communication essentielle. Tout ce qui est d’intérêt général y est soigneusement résumé. Mais les communications sont si nombreuses que nous engageons les personnes qui désireraient juger en connaissance de cause ce qui s’est passé, à se procurer directement le journal de Bradford. Il publie avec une subvention de l’Association, tous les suppléments nécessaires pour que l’on puisse juger des débats de l’Association aussi exactement que s’il s’agissait d’un procès Tichborne ou même d’un procès Bazaine.

Nous ne ferons point assister nos lecteurs aux diners et aux soirées officielles, qui n’ont offert cette année aucun intérêt scientifique. L’Association britannique ne doit point avoir ses Dangeau. Nous allons résumer rapidement quelques-uns des inci-