NÉLATON
Lorsque Dupuytren mourut, un des membres de l’Académie de médecine, résumant la vie et les travaux de ce grand homme, s’écria : « Ainsi a vécu celui qui porta pendant plus de vingt ans, d’une main si ferme, le sceptre de la chirurgie française. »
Nélaton a ramassé ce sceptre, que la mort avait fait tomber des mains de Dupuytren. Pendant sa longue et belle carrière, il a su lui aussi, le tenir haut, grâce au merveilleux ensemble de facultés dont la nature l’avait doué.
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Le chirurgien, pour s’élever au rang des grands maîtres, doit posséder des qualités multiples que l’on rencontre bien rarement dans le même cerveau ; il est indispensable que l’anatomie et la physiologie lui soient familières, mais il ne lui suffit pas d’être savant, il faut qu’il y ait en lui l’étoffe d’un artiste, afin qu’il sache bien saisir le sens de la forme, comme le sentiment du beau. N’est-il pas appelé à entraver ou à respecter le travail de la nature, que « tantôt il combat, suivant l’expression d’un praticien habile, et tantôt il appelle à son aide, lorsqu’il lui faut conti-