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LA NATURE.

vue de l’astronomie sidérale. C’est d’abord l’étoile variable O de la Baleine, la fameuse Mira, dont la période est de 331 jours 20 heures, qui, pendant ce temps, atteint d’abord l’éclat d’une étoile de deuxième grandeur, conserve cet état pendant quinze jours, décroît ensuite jusqu’à devenir, au bout de trois mois, invisible à l’œil nu.

Mercure en octobre 1873.
Vénus et Jupiter en octobre 1873.

Pendant cinq autres mois, elle reste invisible, mais tout ce qu’on sait, c’est qu’elle diminue jusqu’à devenir inférieure en éclat aux étoiles de onzième grandeur ; il serait intéressant, croyons-nous, d’étudier ses phases d’indivisibilité avec plus de soin et de précision. Le catalogue d’Argelander donne, pour 1840, à cette étoile 32° 49′ d’ascension droite et 3° 42′ de déclinaison australe. Une autre variable, non moins intéressante, est Algol, de la Tête de Méduse, dans la constellation de Persée. Sa période, beaucoup plus courte que celle de Mira, n’est que de 2 jours 20 heures et 49 minutes, de la seconde à la quatrième grandeur. Enfin, un autre objet curieux à observer est la célèbre nébuleuse d’Andromède, au sujet de laquelle les amateurs pourront exercer leur vue, puisqu’elle est assez aisément visible à l’œil nu. Nous l’avons ainsi souvent distinguée, même à Paris. Dans les lunettes tant soit peu puissantes, on distingue parfaitement la forme d’ovale allongé de la nébuleuse, que sa lumière transparente faisait comparer « à la flamme d’une chandelle vue à travers une feuille de corne » ce sont les expressions de Simon Marius, astronome du dix-septième siècle, qui a le premier attiré sur les nébuleuses l’attention suivie des astronomes.

Point rayonnant de l’essaim d’étoiles filantes du 18 au 20 octobre, d’après A. Herschel. — Étoile V. d’Orion.

Les plus récentes et les plus intéressantes observations que nous connaissions de la nébuleuse d’Andromède sont celles de l’astronome américain Bond. Grâce à la puissante lunette de Cambridge, ce savant a pu la décomposer partiellement en étoiles ; il en a compté plus de 1 500. Quant à la forme elliptique de la nébulosité, elle s’est trouvée passablement modifiée par le grossissement. Il serait curieux de l’observer à nouveau, avec un instrument d’une pareille puissance, afin de comparer les dessins de cet objet singulier avec celui de Bond, et aussi dans le but de vérifier si quelque changement physique s’opère, avec les années, dans le sein de ces agglomérations d’étoiles ou de matière nébuleuse ; c’est un côté de l’astro-