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LA NATURE.

ment songer de longtemps à exploiter, à cause du bon marché des fers travaillés de l’Australie et la tourbe extraite en abondance des marais de la côte. Des affleurements considérables de houille ont été découverts dans le voisinage de Nouméa, mais le charbon qu’on en extrait, peu chargé de bitume, semble être d’une qualité inférieure. C’est l’exploitation de l’or qui a donné jusqu’ici les plus beaux résultats. En 1871, dans une salle du musée de Nouméa étaient exposés deux énormes morceaux d’or amalgamé d’une valeur de 17 000 francs, et à la même époque l’or du Diahot valait, à SidneY 90 francs l’once. Au reste, dans toute la partie septentrionale de la colonie, dans l’île de Palm, on trouve presque partout des terrains aurifères et l’on exploite aujourd’hui les carrières de quartz aurifère de Maughine.

Cependant ce n’est pas dans l’exploitation des mines, si nombreuses et si riches qu’elles soient, que le colon trouvera le revenu le plus sûr et le plus rapide. En effet, la nature prodigue de ses dons, a gratifié cette terre vierge d’une fécondité que vient encore développer son climat exceptionnel.

Le blanc n’a pas à subir d’acclimatement dans ce pays d’une salubrité extraordinaire, et malgré le grand nombre de marais que l’on a déjà commencé d’utiliser pour la culture, les fièvres paludéennes sont rares et l’on n’a jamais signalé parmi nos travailleurs ni dyssenterie, ni maladie de foie, ni coliques sèches, fléaux habituels de ces climats. La chaleur modérée varie entre ces deux points extrêmes, 15 et 30 degrés centigrades. Le seul inconvénient du pays, c’est la multitude des moustiques, dont on ne parvient à se débarrasser qu’en s’entourant d’épais nuages de fumée. L’année se partage en deux saisons : l’hivernage, saison des pluies et des grandes chaleurs, et la saison sèche et fraîche. À certaines périodes de l’année, d’immenses cyclones s’abattent sur l’île ; ces trombes de vent et de pluie brisent et emportent tout sur leur passage ; les ruisseaux devenus torrents débordent sur les plantations riveraines, les bouleversent, les entraînent au loin ou les recouvrent d’une épaisse couche de sable et de cailloux.