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LA NATURE.

rondit en une courbe de 180 mètres de rayon, ce qui est le minimum adopté pour cette ligne.

Depuis, M. Riggenbach a construit un second chemin de fer à crémaillère sur les flancs du Kalhenberg, dont le sommet domine Vienne en Autriche. Un troisième réunit les carrières de pierre d’Ostermundigen au railway de Berne à Thoune.

La crémaillère centrale est une véritable échelle de fer appliquée au milieu de la voie ferrée, le long de la côte, et entre les échelons de laquelle pénètrent les dents des roues placées sous les locomotives et les wagons. Par l’intermédiaire des pistons et des bielles, la vapeur fait tourner la roue dentée de la locomotive ; les dents s’appuient successivement sur les échelons de la crémaillère et hissent ainsi la machine qui pousse le wagon devant elle, comme elle le retient à la descente. Dans ce dernier cas, la pesanteur tend à précipiter les véhicules vers le bas de la montagne ; mais comme les dents des roues engrènent toujours avec la crémaillère, des freins puissants, serrant l’essieu de la roue dentée, l’empêchent de tourner et s’opposent par suite à la descente du train, qui est littéralement suspendu par les dents des roues aux échelons de la crémaillère.

Pont de Schnurtobel (chemin de fer du Righi).

En desserrant légèrement les freins, le train descend, mais lentement, par suite du frottement considérable que doit vaincre l’essieu de la roue dentée pour tourner malgré la grande pression des freins. Chacun des deux essieux de tous les véhicules étant armé de cette roue dentée et, d’autre part, l’unique wagon qui, avec la machine, compose un train, s’appuyant sur elle sans y être attaché, chacun d’eux peut, en cas de besoin, s’arrêter ou descendre isolément, ce qui garantit de tout accident.

Les trains, pour gravir la rampe ou descendre la pente, vont très-lentement ; on ne fait pas plus de 4 à 5 kilomètres à l’heure. Sur les parties peu inclinées ou horizontales, les locomotives de M. Marsh, ne peuvent marcher beaucoup plus vite, et c’est alors un inconvénient. M. Riggenbach a fait disparaître ce défaut en imaginant, pour le railway d’Ostermundigen, une machine se mouvant à l’aide d’une roue dentée sur les parties très-inclinées, et fonctionnant comme une locomotive ordinaire sur les parties à peu près horizontales.

Cette vitesse d’une lieue à l’heure paraît bien mi-