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 Soldats !

C’est à vous que les possédants feront appel pour sauvegarder le régime par la puissance des armes. On exigera que vous tiriez sur vos propres concitoyens, sans honte on vous condamnera à assassiner votre femme et vos enfants. Nous sommes persuadés que vous refuserez de vous soumettre à ces ordres. Vous ne voudrez pas être les bourreaux de vos proches et de vos concitoyens. Pour éviter tout conflit sanglant, nous vous invitons à instituer dans toutes les unités mobilisées des Conseils de soldats qui prendront leurs mesures d’accord avec les organisations ouvrières.

 Cheminots ! Employés de l’État !

On exigera que vous soyez les briseurs de grève. On vous soumettra à la mobilisation forcée. Refusez de porter ainsi préjudice à vos propres intérêts. Répondez à la mobilisation en refusant de trahir le peuple. Par votre fermeté vous abrégerez la lutte, c’est de votre attitude que dépend le dénouement de la grève générale nationale.

Nous invitons les organisations ouvrières à prendre toutes les mesures pour que la grève soit exécutée d’une façon digne et sérieuse. Nous attendons des typographes qu’ils refusent de faire paraître les journaux bourgeois, qu’ils refusent d’imprimer des nouvelles qui soient dirigées contre notre mouvement populaire.

Afin d’assurer le ravitaillement, les organisations ouvrières locales devront créer, avec l’aide des autorités, des cuisines populaires pour nourrir les masses de grévistes. Nous ne voulons pas de réquisitions, mais l’achat en commun des denrées par les communes et les organisations. Aidez-vous les uns les autres, que personne ne refuse sa collaboration.

Toute consommation d’alcool doit être évitée pendant la durée de la grève.

L’ouverture des cafés et restaurants ne doit avoir lieu que selon les instructions des organisations locales. Celui qui ne tient pas compte de leurs décisions porte préjudice à sa propre cause.

Camarades, en avant, avec résolution et énergie ! Nous vouons opposer à l’anarchie, aux fauteurs de troubles et aux actions particulières néfastes l’action organisée en masse. C’est sous son emblème que nous voulons triompher, ou succomber en luttant.

Vive la solidarité !

Vive les temps nouveaux !

Berne, le 11 novembre 1918.

Membres : Düby, Dürr. Graber, Hugler, Ilg, Kaufmann, Schneider, Schürch, Dr Woker.


Le Comité directeur du parti socialiste suisse :

Membres : Rosa Bloch, Fahndrich, Greulich, Gschwend, Klëti, Nobs, Pflüger, Platten, Reithaar, Agnès Robmann.


Le Comité directeur de l’Union syndicale suisse :

Membres : Dürr, Eugster, Greutert, Leuenberger, Rieder, Ryser, Schifferatein, Schneéberger.


La fraction socialiste au Conseil national :

Membres : Dr Affolter, Brand, Duby, Eugster, Züst, Frei, Graber, Greulich, Grimm, Grospierre, Hüggler, Ilg, Millier, Naine, Platten, Rimathé, Ryser, Schmid, Schneeberger, Dr Studer.