Page:La Nation, numéro 77 (extrait), 1er décembre - 17 novembre 1918.djvu/3

Cette page a été validée par deux contributeurs.

1. Renouvellement immédiat du Conseil national d’après la proportionnelle.

2. Droit de vote et d’éligibilité de la femme.

3. Introduction du droit au travail pour tous.

4. Introduction de la semaine de 48 heures dans toutes les entreprises publiques et privées.

5. Organisation d’une armée essentiellement populaire.

6. D’accord avec les producteurs agraires, assurer le ravitaillement.

7. Assurance vieillesse et invalidité.

8. Monopole de l’État pour l’importation et l’exportation.

9. Payement des dettes publiques par les possédants.

Il est inutile de motiver ce programme plus amplement. C’est le minimum de ce que le peuple laborieux a le droit de réclamer.

L’expérience a démontré que l’on ne peut obtenir aucune concession efficace des autorités par la voie des négociations ; elles n’ont de la compréhension que pour les intérêts des possédants, elles ménagent les accapareurs et les spéculateurs et refusent leur protection au peuple travailleur. Il faut que le peuple s’aide lui-même s’il ne veut pas à l’avenir être livré sans défense aux riches et aux puissants.

C’est pour cette raison que les directions des organisations soussignées ont décidé à l’unanimité, et après mûre réflexion sur la situation intérieure et extérieure, de proclamer la grève générale dans tout le pays.

La grève commencera lundi, 11 novembre 1918, à minuit. Elle doit comprendre les ouvriers et les ouvrières de toutes entreprises publiques et privées. Après que le Conseil fédéral a répondu à la grève limitée du 9 novembre par de nouvelles provocations, la grève générale nationale doit être continuée jusqu’à ce que nos revendications soient acceptées. Elle devra se terminer sur l’ordre des directions des organisations soussignées.

 Ouvriers !

Nous comptons sur vous. Nous attendons que vous souteniez énergiquement et sans défaillance notre lutte qui doit conduire le peuple laborieux à un avenir meilleur. Vous avez été dupés trop longtemps déjà par la classe régnante et vous avez dû vous contenter des miettes que celle-ci voulait bien vous concéder. Votre patience doit prendre fin, vous devez lutter pour vos intérêts avec fermeté et ne craindre aucun sacrifice s’il ne reste plus d’autres moyens pour aboutir.