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des fleurs multicolores. Signe particulier : ils sont sages et ne pleurent presque jamais. Pas encombrants non plus : dès l’âge de quelques mois, on les attache au dos de leur frère ou de leur sœur aînés, qui comptent quelques printemps de plus, et ceux-ci ne se font point faute en jouant et en s’ébattant de secouer en tous sens le petit ballot vivant qui ne semble nullement s’en émouvoir. Les filles ont des noms de fleurs, des noms tendres et poétiques, tandis que les garçons s’appellent horrifiquement ours, tigre, rocher. Les uns et les autres ont leur solennité spéciale : au mois de mars, l’on célèbre la fête des filles ; toutes les poupées en atours du temps jadis sont disposées sur des planchettes devant lesquelles la gent enfantine vient défiler et faire la dînette. Le jour de la fête des garçons, chaque famille plante un mât au- dessus de la maison, et d’énormes carpes en papier rouge ou jaune volent tout autour autant de carpes, autant de rejetons mâles au foyer. Pendant le mois de mai, le ciel est peuplé du vol des poissons.

La Japonaise est d’ordinaire mal conformée ; de plus la ceinture qui entoure sa taille a l’épaisseur d’un coussin et, sous le kimono, lui fait un dos énorme. Les cheveux, d’un beau noir, sont peignés

À Simonosaki.

Mousmés portant leurs frères et sœurs.