la ville et qui contraste de la manière la plus étrange avec le fourmillement de la foule blanche. On dirait une cohue de fantômes placides et doux, une vision d’êtres immatériels ; à peine par-ci par-là quelques touches de couleurs vives : des femmes recouvertes d’un manteau vert aux manches pendantes et des petits garçons semblables à des petites filles avec leurs jupons roses et leurs cheveux séparés de chaque côté de la tête.
À un carrefour, des bœufs stationnent, disparaissant presque sous leur charge de bois ou d’herbe ; auprès d’eux, leurs gardiens devisent tranquillement, assis dans leur gigantesque chapeau.
La Corée est décidément le pays des couvre-chefs bizarres. Elle eût pu fournir à Aristote un supplément à son chapitre « des chapeaux ». C’est que la coiffure n’est pas seulement une partie du