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EN EXTRÊME-ORIENT

Les portefaix s’avancent tête baissée, pliant sous un lourd crochet, véritable échafaudage dont les montants sont des morceaux de bois brut, presque des troncs d’arbre. Veulent-ils se reposer ? ils défont leurs bretelles de cordes et posent à terre leur appareil qui devient un siège profond dans lequel ils s’endorment sans vergogne :

Pour dormir dans la rue, on n’offense personne.

Les portefaix au nombre de près de 200.000 forment une corporation formidable ; parfaitement organisés et disciplinés ils sont embrigadés par province. L’importance de leur rôle apparaît nettement quand on songe que le pays n’ayant ni routes ni moyens de communication d’aucune sorte, les transports se font encore en grande partie à dos d’homme. Il y a donc là une force avec laquelle le gouvernement doit compter en cas d’émeute.

Quelle que soit leur puissance, les porte-