Vers toi, lorsqu’un matin, enfant de cette vie.
Je vis à tes côtés, sur l’herbette fleurie,
Ton frère Claudius jouer avec plaisir,
Toi, tu lui répondais d’un enfantin langage :
— Le jeudi, mon bon frère, est bien court pour notre âge,
Ainsi, profitons-en ; n’est-ce pas ton désir ?
Avec ton petit pied qu’un brodequin enlace,
Vif, alerte et léger, sautillant dans l’espace,
Tes blonds cheveux bouclés, tes yeux perlés d’azur,
Dans ta folle gaîté, riant de toutes choses,
Tu semblais un oiseau voltigeant sur les roses :
Tu goûtais le bonheur ! bonheur suave et pur
Puis, lorsque ton regard, ton ingénu sourire,
Montent jusques aux cieux vers le dieu qui t’inspire,
Ton front est rayonnant d’ivresse et de bonheur,
Un pas a retenti ; c’est ta mère chérie,
N’écoutant que ta joie et ton âme attendrie
Tu voles, dans ses bras, te presser sur son cœur
Enfant, lorsque la nuit doucement tu reposes,
Que toujours ton berceau soit tapissé de roses,