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J’arrondis en voûtes discrètes
Les berceaux gracieux et frais,
Dômes riants, calmes retraites,
Vertes alcôves des forêts…

De ses pleurs l’aube printanière
Me verse l’humide trésor,
Perles d’argent que la lumière
Métamorphose en perles d’or.

Mol essaim, troupe blanche et douce,
Les songes d’or, sous mes arceaux,
Se bercent en des nids de mousse
À côté du nid des oiseaux.

De mes éventails de verdure
Pleut une sereine douceur,
Qui rend l’allégresse plus pure
Et moins amère la douleur…

Et la divine poésie,
Manne enchanteresse du ciel,
En pures gouttes d’ambroisie,
Pend aux rameaux avec le miel !…

Au printemps, je suis d’un vert tendre ;
L’été vient hâler ma couleur ;
La pâle automne me fait prendre
Les mille tons de sa pâleur…