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Elle prononça ces paroles avec une telle émotion dans la voix que le jeune époux se sentit pénétré de pitié et qu’il oublia du coup tout le mécontentement qui s’était accumulé en lui. Il s’élança vers sa femme et la releva tendrement. Ondine sourit parmi ses larmes ; un rayon de soleil venait dissiper l’orage.

— Tu ne m’abandonneras pas ? Mon cher chevalier me pardonne, murmura Ondine, redevenue confiante ; et elle passa doucement ses petites mains roses sur les joues de son époux.

Huldbrand, rassuré lui aussi, chassa loin de lui les pensées qui tentaient encore de l’assaillir, et dont la moindre était qu’il venait d’épouser un être malicieux et méchant du monde des esprits. Cependant, une question s’échappa encore de ses lèvres :

— Chère petite Ondine, demanda-t-il, explique-moi seulement ce que signifiaient tes menaces aux gnomes et ton invocation à Kühleborn, lorsque le moine frappait à la porte ?

— Bah ! bah ! rien du tout, répondit Ondine en riant ; c’était une plaisanterie, elle s’est retournée contre moi.