VII
LE SOIR DES NOCES
ONDINE se départit bientôt, ce soir-là, de la gravité
qu’elle avait observée pendant la cérémonie du mariage.
Sa petite nature libre et espiègle eut tôt fait de reprendre
le dessus, et les gamineries qui déplaisaient si fort à la
vieille femme du pêcheur recommencèrent sous mille
formes variées. La présence du prêtre n’arrêta pas cette
grande enfant terrible qui ne cessa de harceler de ses
agaceries son époux, ses parents nourriciers, et le vénérable
moine lui-même. La bonne vieille aurait bien grondé,
mais en présence de Huldbrand elle n’osait maintenant
plus rien dire à Ondine. Cependant les enfantillages de sa
femme étaient loin, cette fois, de plaire au chevalier. S’il
montrait, en ridant son front ou bien par un petit geste
de colère, que son mécontentement était grand, Ondine,
au désespoir, venait l’embrasser et lui demander pardon
de la façon la plus câline ; mais, ensuite, elle n’avait