Page:La Motte-Fouqué - Ondine, Hachette, 1913.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Là-dessus, elle sortit de la pièce et revint l’instant d’après avec deux bagues précieuses, dont l’une fut offerte au chevalier. Le vieux pêcheur, en apercevant cela, fut plus étonné que jamais et demanda à Ondine d’où provenaient ces joyaux qu’il ignorait.

— Mes parents, expliqua Ondine, avaient caché ces bijoux dans la doublure des riches vêtements que je portais lorsque j’arrivai pour la première fois chez vous. Je le savais, mais j’étais tenue au secret jusqu’au jour béni où un noble chevalier viendrait demander ma main.

Le prêtre interrompit les exclamations que souleva ce conte de fée, en se disposant à commencer la cérémonie. Les deux cierges avaient été disposés sur une table recouverte d’un voile blanc. Huldbrand et Ondine s’agenouillèrent côte à côte et le saint homme prononça les paroles sacramentelles qui unissent les fiancés. Le vieux pêcheur et sa femme bénirent les deux jeunes gens et l’épouse, toute émue, appuya pensivement sa jolie tête contre l’épaule de son mari.

Quand tout fut fini, le moine dit :

— Je croyais, mes chers hôtes, que vous étiez les seuls habitants de cette île ; vous me l’aviez du moins affirmé… Qu’est-ce donc alors que cet homme de belle apparence, vêtu d’un vaste manteau blanc, qui s’est tenu de l’autre côté de la fenêtre, en face de moi, pendant tout le temps de la cérémonie nuptiale ?

— Dieu nous garde de cette apparition, s’écria la bonne