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genoux devant lui et, jouant avec une médaille d’or suspendue à une chaîne qu’il portait au cou, elle lui dit :

— Aimable et beau chevalier, te voilà donc enfin arrivé dans ce pays, dans notre chaumière ! T’a-t-il fallu voyager à travers le monde pour parvenir jusqu’ici ? Viens-tu de la sombre forêt ?

Les réprimandes de la bonne femme arrêtèrent la réponse du chevalier. Ondine était indiscrète et on la priait de se mettre sans mot dire à son ouvrage ; mais Ondine approcha un petit banc du tabouret de Huldbrand et affirma en s’installant :

— Je ne travaillerai pas ailleurs qu’ici.

Le vieux pêcheur, plein d’indulgence pour cette enfant gâtée, eut l’air de s’occuper d’autre chose. Mais la jeune fille insista :

— J’ai demandé à notre gracieux hôte d’où il venait : j’attends sa réponse.

— Je viens de la forêt, ma jolie, répliqua Huldbrand.

— Alors, raconte-moi comment tu y es entré et ce que tu y as vu, car il court de curieuses histoires sur cette forêt.

Des souvenirs tout proches encore revinrent à l’esprit du chevalier qui frissonna et jeta un regard inquiet dans la direction de la fenêtre ; mais dehors le calme régnait et nulle forme ne s’agitait dans l’ombre de la nuit. Huldbrand allait commencer son récit lorsque le vieux pêcheur le prévint par ces mots :