XIV
LE VOYAGE À VIENNE
DEPUIS ce jour, la vie s’écoula paisiblement
au château. Le chevalier, touché de la
générosité de sa femme, lui prodiguait une
affection tendre et reconnaissante. Ondine
retrouvait le bonheur et la sécurité en retrouvant
l’amour et la considération de son
époux. Bertalda se montrait humble et
douce, presque craintive. Chaque fois que
l’on faisait une allusion à l’incident du puits
ou de la Vallée noire, elle suppliait qu’on n’en parlât pas
devant elle, tant elle rougissait de sa conduite, et tant elle
redoutait les terribles souvenirs de sa fuite. Elle ne sut donc
jamais rien de précis sur ce qui s’était passé. D’ailleurs,
à quoi bon l’en instruire, puisque le bonheur et la paix
régnaient pour toujours au château de Ringstetten ?
L’hiver avait passé heureux et tranquille ; le printemps revenait apportant le sourire de son ciel clair et la gaieté de ses feuillages verdissants. Les trois amis admiraient la