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attendant que, d’elle-même, elle leur révélât le bonheur qui devait se répandre sur eux comme une rosée céleste. Enfin, quelques-uns des convives ayant prié Ondine de leur chanter une mélodie du pays, la jeune femme fit apporter sa harpe et se mit à chanter :

       Par une claire matinée,
       les fleurs aux mille couleurs,
       les herbes enivrantes
       se balancent sur la rive
       du lac argenté.
       Que vois-je, parmi les fleurs,
       briller d’un éclat si pur ?
       On dirait un beau lis blanc
       tombé du ciel sur la prairie.
       Non, c’est une mignonne fillette
       qui joue dans l’herbe haute.
       Sont-ce les rayons d’or
       que reflète le lac,
Ô gracieuse enfant, qui t’attirent ainsi ?
   Le lac berceur s’empare de toi.
       Hélas ! pourquoi maintenant
tendre ainsi tes mains vers le rivage ?
   Aucune main n’ira vers toi.
       Loin du cœur maternel,
tu vas perdre ta vie, dans un sourire.
   Mais un noble duc chevauche