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tandis que l’étranger s’éloignait rapidement en hochant la tête d’un air fort mécontent. Arrivé près de la fontaine, il disparut subitement, comme s’il fût entré dedans. Alors seulement, Huldbrand eut la certitude que son souvenir ne l’avait point trompé. Mais déjà Bertalda s’écriait :

— Que te disait donc ce maître-fontainier ?

Le visage d’Ondine reflétait la joie la plus vive, quand elle répondit avec un sourire :

— Tu sauras cela après-demain, quand nous célébrerons le jour de ta fête, chère Bertalda.

Elle ne voulut pas donner de plus amples explications et termina l’entretien en invitant son amie à prendre part, ainsi que ses parents adoptifs, à un grand festin qu’elle offrait le surlendemain.

— C’était bien Kühleborn ? demanda anxieusement Huldbrand à sa jeune femme, dès qu’ils eurent quitté Bertalda. Ils marchaient lentement dans les rues de la ville où la nuit se faisait plus obscure.

— Oui, dit Ondine, c’était lui. Il me racontait toutes sortes d’histoires absurdes, au milieu desquelles, sans le vouloir, il a laissé échapper un secret qu’il n’avait pas l’intention de me révéler et qui, pourtant, me rend bien heureuse. Si tu veux le connaître à l’instant, mon doux seigneur, tu seras obéi. Mais si tu veux me faire un grand plaisir tu attendras jusqu’à après-demain ; tu verras quelle jolie surprise vous attend tous.

Le chevalier n’eut garde de refuser à sa belle épouse ce