me repousser, par crainte de mes origines étranges, je plongerai dans ce ruisseau, qui est mon oncle, et je retournerai vers mes frères les Ondins. Mon parent le ruisseau est puissant : c’est lui qui m’a conduite, légère et rieuse enfant, chez le vieux pêcheur ; c’est lui qui me ramènera aux miens, femme maintenant, douée d’une âme, connaissant l’amour et prête à connaître la souffrance. »
Huldbrand, sur ces dernières paroles, saisit Ondine avec transport dans ses bras, et lui prodigua toutes les marques de la plus vive affection. Mieux qu’aucune réponse, cet élan de son cœur vers la jeune femme témoignait de sa sincérité. Enfin, il dit qu’il la regarderait toujours comme sa femme adorée et que jamais il ne la délaisserait. Pleine d’une douce confiance, Ondine reprit le bras de son époux, et le monde nouveau qui s’ouvrait devant elle lui parut infiniment plus délicieux que l’autre, celui où des palais de cristal s’élevaient entre des arbres de corail.