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DE M. LE DAUPHIN.


inviolablement la paix parmi leurs peuples. S’ils ne peuvent donc les y conſerver en uſant d’une extrême rigueur contre les Sectaires, & ſi la conſideration de l’État, avec celle même des Temples & des Autels, les contraint de faire garder des Edits qu’ils ont trouvé établis devant leur regne ; on ne ſauroit dire ſans injuſtice & ſans calomnie, qu’ils manquent à ce qu’ils ont promis par leur ſerment. C’eſt être Roi très juſte & très loyal, de ne point faire de tort à ſon État, puiſque la promeſſe qu’il luy a faite de le conſerver en prenant ſa conduite, eſt celle qui regle toutes les autres. Je penſe qu’il ſera très à propos de faire comprendre ces choſes à Monſeigneur le Dauphin quand il en ſera tems, & de ne perdre aucune occaſion dès ſa plus tendre jeuneſſe, de jetter dans ſon ame les ſemences d’une veritable dévotion.

De la Justice.


La Justice eſt le ſecond appui d’une Monarchie, & qui a tant de choſes communes avec la Religion, que beaucoup de perſonnes ne conſidérent celle-ci que comme un acte de Juſtice, par lequel les hommes rendent à Dieu ce qui lui eſt dû. Il y en a une autre qui s’exerce entre eux, dont la diſpen-