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celui des foibles mondains. Je ne surprenois jamais la Marquise dans un de ces tête-à-tête que je ne visse sur son visage des marques d’embarras & d’altération : d’abord je n’y avois fait qu’une attention bien légére ; mais enfin sans que je pusse bien démêler pourquoi, cela prit sur moi tout-à-coup au point de produire en toute ma personne un changement aisé à appercevoir : je reconnus même bien-tôt que la Marquise avoit remarqué mon état, & qu’elle n’y étoit pas insensible ; je paroissois de jour à autre plus rêveur & plus chagrin : mon Oncle s’imaginoit que l’ennui me gagnoit, & que j’étois tourmenté de l’envie de continuer mes études ; il m’offrit de retourner à Paris, mais je parai le coup, en prétextant un dérangement de santé : cet article qui étoit un point capital dans le métier que j’avois embrassé, me sauva de ce que