Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

momens sans lui répondre ; enfin me rendant peu-à-peu maître de moi, je lui répondis dans les termes qui pouvoient le mieux la persuader de mon désintéressement & de ma déférence à ses volontés, je crois même qu’il m’échappa quelques paroles qui durent lui faire soupçonner une partie de l’impression qu’elle faisoit sur moi ; elle avoit trop de monde & trop d’expérience pour s’y méprendre, & les œillades tendres qu’elle me décocha bientôt, ne tardèrent pas à me faire concevoir un rayon d’espérance ; cependant ma visite étoit d’une longueur énorme sans que je m’en apperçusse. Enfin elle sonna ses femmes, & me demanda la permission de s’habiller ; ce discours me fit appercevoir de ma faute, je me levai d’un air déconcerté pour prendre congé : oh pour celui-là non, me dit-elle, de l’air le plus engageant, quelle folie ! où voulez-vous