Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le poursuivîmes en le chassant comme un liévre, & ne cessant de lui épousseter les épaules : enfin, nous arrivâmes, le pourchassant toujours, dans la grande cour du Château, où nous trouvâmes quelques domestiques demi-nus, qui accouroient pour sçavoir la cause d’un si horrible vacarme : la vue d’un pistolet, dont chacun de nous avoit la main pourvue, leur en imposa assez pour nous laisser achever notre vengeance ; la Présidente crioit de toutes ses forces d’une fenêtre, que l’on fît main-basse sur nous, que nous étions des malheureux, des voleurs, des assassins : quelques paroles suffirent pour arrêter toute cette canaille, & leur apprendre l’histoire en deux mots ; ils demeurerent anéantis & confondus : cependant nous ne cessions de toucher sur se pauvre diable, le sang ruisseloit de tous côtés : enfin voyant qu’il ne lui restoit