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Devant le solennel et vaste paysage,
La nature s’est dit : « Il faudrait un château
Dominant le ravin, la plaine, le bocage
Et l’immense forêt et le simple côteau… »
Puis, dans le granit franc, un sculteur invisible,
Sans compas, sans équerre, a taillé ce joyau
De beauté, de grandeur et de force invincible,
Comme un enfant découpe un jonc dans un noyau.
Pour que l’illusion de l’œuvre fut complète,
Au flanc de la montagne il a mis des géants,
Dont se profile au loin la haute silhouette :
Semblant se pavaner vainqueurs et triomphants,
Fantassins armurés, chevaliers gigantesques
Ont l’air de mépriser de modernes manants
Du haut de leur grandeur antique et pittoresque.
On dirait à les voir un monde de vivants !

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