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dus ! Sans l’Odorat, aurois-je le plaiſir de ſentir le parfum des fleurs & de ma Thémire ? Sans le Toucher, le ſatin de ſa belle peau perdroit ſa douceur ! Quel plaiſir auroit ma bouche, colée ſur ſa bouche, avec mon cœur ? Que deviendroient ces baiſers amoureuſement donnés, reçus, rendus, recherchés ? Toutes ces voluptés badines qui changent les heures en momens, tous ces jeux d’Enfans qui plaiſent à l’Amour, ne ſéduiroient plus nos tendres cœurs cette partie divine ſeroit envain légerement titillée, ſoit par les mains des graces, ſoit par le plus agile organe des mortels ; ce Bouton de Roſe